L'Invasion Russe de l'Ukraine

(cet article est disponible en anglais ici)

 

Russian President Vladimir Putin riding a horse

 

3/3/14

C’est le 21ième siècle et un pays a été envahi par l’armée d’un homme à cheval torse nu.

Alors que les troupes russes marchent sur la Crimée et le parlement russe considère l’annexion de ce territoire de l’Ukraine, la communauté internationale hésite tout en observant une répétition de l’histoire. Il y a six ans, l’ours russe a mis son grappin sur la Géorgie et s’est emparé des régions de l’Ossétie du Sud et d’Abkhazie l’arrachant d’une nation souveraine suite à une invasion militaire créant ainsi deux états satellites russes qui fonctionnent sous le couvert de deux républiques nouvellement indépendantes.

La communauté internationale n’a pas réussi à empêcher Poutine à agir à ce moment là et il est peu probable qu’elle arrivera à l’empêcher maintenant. Des années d’inaction par des Etats-Unis, l’Union Européenne et les Etats-Unis ont enhardi le président russe Vladimir Poutine, que ce soit en Géorgie, en Syrie en Ukraine où ailleurs. Poutine fera ce que Poutine voudra faire, comme il a toujours fait, et la communauté internationale le regardera, se fera de mauvais sang, et n’aura que des discours et des conférences de presse à offrir aux ukrainiens pour condamner ce que s’est passé dans leur pays.

Une fois que la situation se sera apaisée, ce sera Poutine qui décidera l’avenir de la Crimée. Ce ne sera pas les Etats-Unis ni l’Europe ni les Nations Unies ni personne d’autre. Et lorsque Poutine décidera que l’ours russe devra tirer une ligne à travers l’Ukraine en établissant ainsi la Crimée comme une république indépendante et un satellite russe de facto, on ne devrait pas être surpris du tout.

Le président russe Vladimir Poutine ne cédera pas. Après un appel téléphonique avec Poutine au sujet de l’Ukraine, la présidente allemande Angela Merkel a récemment noté que Poutine « n’était plus en contacte avec la réalité ».

La question est plutôt de quelle réalité parlons-nous ? La réalité de Poutine est de monter à cheval torse nu, de viser des baleines avec une arbalète et de serrer dans ses bras des ours polaires. La réalité de Poutine est de fournir des armes au régime d’Assad pour qu’il massacre ceux qui luttent pour la liberté en Syrie. La réalité de Poutine est d’envahir des pays voisins où il fait respecter sa volonté au bout d’une baïonnette.

En effet, la réalité de Poutine est la réalité d’aujourd’hui. L’inaction sur la Géorgie, la Syrie, et (jusqu’à maintenant) l’Ukraine a supplanté toute autre réalité concernant le droit ou des normes internationales par la réalité de Poutine, et depuis des années, nous vivons dans le monde de Poutine.

Avant qu’une autre nation soit envahie par la Russie, avant que des manifestants dans un autre pays soient réduits en silence par des armes russes, avant que la Russie écrit à sa façon les normes internationales de conduite et qu’elle inspire d’autres pays à faire respecter leurs volontés en utilisant une action militaire non- provoquée, il faut arrêter Poutine.

La réaction de la communauté internationale doit être rapide, punitive, et sans équivoque, en livrant un message qu’une telle agression n’est pas tolérable au 21ième siècle. Ce n’est pas seulement le destin de l’Ukraine mais aussi le cours de l’histoire à notre époque qui en dépend.